Après le spectacle du « Challenge », des Professionnels, des Juniors et du Raid VTT, place aux Mini et aux Espoirs, ce dimanche. Paris-Roubaix se décline à toutes les sauces, il y en a pour tous les goûts, mais l’ingrédient principal reste, bien entendu, le pavé… avec ou sans modération !
C’était, en 1967, le « Paris-Roubaix amateurs » fut inauguré par le Belge Georges PINTENS. Puis les Nordistes Alain VASSEUR (1968), Roger DESMARETS (1969), Jean-Louis BAROT (1982) et Vincent THOREY (1986) se chargèrent de perpétuer la légende des « non rémunérés ».
Au total, vingt-neuf éditions, jusqu’en 1995, qui révélèrent aussi de futurs grands noms : Marc MADIOT (1979), Stephen ROCHE (1980), Thierry MARIE (1984), Laurent BEZAULT (1988), Frédéric MONCASSIN (1989) ou Thierry GOUVENOU (1990)… Le Vosgien Damien NAZON (1995) refermait la porte des amateurs, avant que l’épreuve ne prenne une nouvelle ampleur, en devenant un passage obligé pour les U23 (moins de 23 ans).
Depuis 1996, la belle classique a donc gagné en popularité, en aura. Elle est devenue un rendez-vous encore plus international. Aux Français, Belges ou Néerlandais, se sont ajoutés des Britanniques, des Norvégiens, des Danois, des Américains, des Suisses, des Italiens, des Danois… et même des Japonais et des Africains !
Daniel VERBRACKEL, le manager général roubaisien qui suit l’affaire de près, en rigolerait presque. « Cette année, nous enregistrons l’engagement du Centre Mondial du Cyclisme qui court sous la bannière… suisse ! Mais le groupe est composé d’un Marocain, d’un Kazakh, d’un Tchèque et de deux Azéris ! Plus schématiquement, nous avons pour cette 52e édition (NDLR : la 23e édition exclusivement U23), un plateau véritablement royal. Ce qui se fait de mieux, actuellement, dans la catégorie. C’est, en tout cas, ce que nous disent les vrais spécialistes du vélo. »
Avec vingt-sept équipes de six coureurs, le compte est vite fait. Il y aura 162 coureurs – représentant quinze nations – sur la ligne, au départ de Péronne (Somme), ce dimanche (12 h). « Nous avons reçu une soixantaine de candidatures, précise Daniel VERBRACKEL qui, au côté de Jean-Michel VANDERDONCKT, a suivi les préparatifs avec attention. Cela prouve une chose : le renom de notre épreuve n’est plus à faire ! Comme pour les pros, on se bouscule pour côtoyer la légende de près. »
Et depuis 1996, le palmarès est garni : le Norvégien Thor HUSHOVD (1998), l’Américain Yaroslav POPOVYCH (2001), le Français Damien GAUDIN (2007), l’Américain Taylor PHINNEY (2009 et 2010), le Néerlandais Ramon SINKELDAM (2011), le Luxembourgeois Bob JUNGELS (2012)… ou le récent vainqueur des Quatre Jours de Dunkerque, le Néerlandais Mike TEUNISSEN (2014) ont ouvert leur carnet de route respectif, par cette prestigieuse épreuve.
« Des succès qui ne doivent rien au hasard », précise VERBRACKEL, d’autant que parmi ceux qui décrochèrent des accessits, on retrouve aussi le Hongrois Laszlo BODROGI (2e en 1997), Thomas VOECKLER (2e en 2000), le Belge Tom BOONEN (3e en 2000), l’Italien Giorgio BRAMBILLA (2e en 2008), le Belge Jasper STUYVEN (2e en 2011), Hugo HOFSTETTER (3e en 2015)… C’est dire !
Bénéficiant du soutien logistique, technique et humain d’ASO (Amaury Sport Organisation) – « la caution morale de l’épreuve », selon VERBRACKEL – et longue de 170 km, la course empruntera 21 secteurs pavés, soit 31,2 km de pavés. « Des secteurs ont été supprimés, parce que certaines communes traversées n’ont pas délivré les autorisations, en raison de fêtes locales qui étaient organisées. Les secteurs seront plus concentrés sur la fin de course ; c’est là que tout se jouera ! » Comme de coutume…
La succession du Belge Stan DEWULF est donc ouverte, alors que le Boulonnais Alexys BRUNEL (Groupama-FDJ), déjà troisième en 2018, apparaît être en mesure d’étoffer un peu plus son palmarès, alors qu’il n’a pas encore fêté ses 21 ans !
Mini : dossard n°1 pour Ben WIGGINS !
N’est pas quadruple champion olympique sur piste, huit fois champion du monde (dont une fois en juniors), ex-recordman de l’heure (54,526 km) et vainqueur du Tour de France (2012) qui veut ! Anobli par la Reine Elizabeth II d’Angleterre le 10 décembre 2013, le maintenant devenu Sir Bradley WIGGINS déchaîne les passions partout où il passe. Et dimanche, au vélodrome André-Pétrieux, il sera inévitablement l’une des attractions du Mini Paris-Roubaix que le Vélo-club de Roubaix organise de main de maître, depuis maintenant vingt-sept ans !
Non pas que Brad WIGGINS ait décidé de se remettre à la petite reine, après avoir tâté, tout récemment, de l’aviron. Mais comme l’an dernier, Ben, son fils âgé de 14 ans (depuis le 23 mars), prendra part au Mini Paris-Roubaix, dans la catégorie Minimes. « Sir WIGGINS était déjà venu en 2018, raconte Daniel VERBRACKEL, encore impressionné par la présence de ce Dieu vivant. C’est quand même une sommité, il a marqué l’histoire du cyclisme. Il était logique que nous donnions le dossard n°1 de l’épreuve minimes à son fils. »
Quant au succès, le « Mini » n’est pas en reste, puisque les organisateurs roubaisiens ont également fait le plein dans toutes les catégories d’âge. « Nous sommes au maximum de notre capacité d’accueil, précise encore Daniel VERBRACKEL. Avec 212 inscrits chez les minimes (13-14 ans), 196 chez les benjamins (11-12 ans), 126 pupilles (9-10 ans), 55 poussins (7-8 ans) et une quinzaine de pré-licenciés (5-6 ans), cela implique des moyens colossaux, avec la multiplication d’ambulances, de camions-balai, de camions pour transporter les vélos. »
En somme, les « Mini », sont géants… N’ayons pas peur des mots !
Didier PARSY
Premières arrivées au vélodrome (Mini Paris-Roubaix), vers 15 heures. Arrivée du Paris-Roubaix Espoirs, selon la moyenne, prévue entre 16 h 15 et 16 h 45. Pour tout savoir sur le parcours et la journée de dimanche : www.equipe-cycliste-roubaix.com