Troisième à Roubaix en 2018, derrière David VANDERCOILDEN et Emmanuel LASSALLE, le Russe Dmitriy OSIPOV n’avait sans doute que fort peu goûté ce cuisant échec dans les allées ombragées du Parc Barbieux. Durant un an, ce professeur de fitness originaire de Saint-Pétersbourg, presque recordman des victoires dans le Paris-Alsace (9), a préparé sa revanche pour mener la classique roubaisienne de bout en bout. Le circuit, long de deux kilomètres, tracé en forme de trèfle, lui a assurément porté chance !
Voir ces deux hommes arriver bras dessus-dessous, dimanche, par un rayonnant soleil, avait quelque chose de grandiose, voire d’émouvant. Et si le Nordiste David VANDERCOILDEN a véritablement tout fait pour tenter de rejoindre son adversaire de l’Est, il dut rapidement déchanter, tant le bientôt décuple vainqueur roubaisien en avait énormément sous la semelle.
A la décharge du Lommois, maintenant licencié à Villeneuve d’Ascq, une vieille blessure s’était réveillée samedi, en fin de journée. La faute – probablement – à des cadences infernales que s’impose le sympathique blond bouclé, depuis maintenant quelques mois. Et jamais, l’élève de Thierry NUTTIN, qu’on ne présente plus, ne put refaire un retard qui, au final, se chiffrait à quatre kilomètres. Le rythme endiablé d’OSIPOV avait déjà fait son œuvre !
Deux tours d’avance, cela donnait ainsi beaucoup d’assurance au nouveau « Dieu » roubaisien qui, dix-sept ans après Zbigniew KLAPA, le Polonais aux grands compas, gravait son patronyme dans le marbre roubaisien. Dix succès (2006, 2008, 2009, 2010, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2019), mais aussi trois places de dauphin (2004, 2007 et 2011) et deux places de troisième (2005 et 2018), il n’y a guère qu’en 2012 où le Russe n’avait pu accéder au podium, en raison d’un problème physique qui l’avait tout bonnement contraint à déclarer forfait.
Quinze podiums à Roubaix en l’espace de seize éditions : un retentissant exploit que même KLAPA, l’énorme spécialiste du siècle dernier, n’a jamais réussi à accomplir ! Au-delà de Roubaix, OSIPOV est aussi proche du record de victoires d’Adam URBANOWSKI, autre Polonais trotteur, dans le Paris-Alsace (10). Avec une neuvième victoire en juin dernier, OSIPOV se rapproche pour être en passe de devenir le plus grand marcheur de fond de tous les temps !
Chez les féminines, Tatiana MASLOVA, autre championne de Saint-Pétersbourg, termine à la cinquième place du classement « scratch »… et obtient un quatrième bouquet en terre nordiste, en sept participations. Côté roubaisien, Saadi LOUGRADA a porté les couleurs du Club des Marcheurs en prenant la septième place. Son meilleur classement depuis que le sympathique Saadi est tombé amoureux des « 28 Heures »…
Didier PARSY
Le classement de la 66e édition : 1. Dmitriy OSIPOV (RUS), 226,320 km ; 2. David Vandercoilden (Vill. D’Ascq), 222,320 km ; 3. Georgelin (Cesson), 215,533 km ; 4. Matthys (BEL), 212,093 km ; 5. Tatiana MASLOVA (RUS), 1ère féminine, 204,869 km ; 6. Letourneau (Château-Thierry), 193,836 km ; 7. Saadi LOUGRA (CM ROUBAIX), 192,625 km ; 8. Baland (Vosges), 187,554 km ; 9. Gorbunova (RUS), 186,740 km ; 10. Deparday (Montigny), 185,833 km), etc. 47 partants, 40 classés.