Le final fut à la hauteur du formidable champion qu’il est. A presque 37 ans (il les fêtera le 5 juillet), le Belge Philippe Gilbert a inscrit un nouveau « Monument », après le Tour de Lombardie (2009 et 2010), le Tour des Flandres (2017), Liège-Bastogne-Liège (2011), il met Paris-Roubaix dans sa musette avant – qui sait ? – de compléter ce pari de cinq fantastiques succès par la « Primavera », le Milan – San Remo. Une performance que, seuls, ses compatriotes Rik Van Looy, Roger De Vlaeminck et Eddy Merckx ont jusqu’ici réalisé !
Dimanche, sur le vélodrome de Roubaix, Philippe Gilbert a éclaboussé de son panache, de son immense talent, la plus belle des classiques d’un jour, sous un beau mais frisquet soleil. Encore champion du monde (en 2012), double champion de Belgique (2011 et 2016), Gilbert a aussi apposé son empreinte sur de « belles » classiques (quatre Amstel Gold Race, une Flèche Wallonne, une Classica San Sébastian, deux Paris-Tours, un Het Volk), mais a également glané des étapes sur les trois grands Tours (une en France, trois en Italie et cinq en Espagne) !
Mais le natif de Verviers dut s’employer, avant de laisser exploser sa joie sur la ligne d’arrivée. Lui qui aime gagner en y mettant la manière a d’abord dû ferrailler tant et plus pour se défaire de la meute, puis d’éliminer un à un ses plus dangereux adversaires.
« Il fallait simplement oser », fit-il remarquer sur la pelouse du vélodrome, lorsqu’il se débarrassa du Slovaque Peter Sagan, le tenant du titre. A ses basques, seul le jeune (25 ans) Allemand Nils Politt s’accrocha pour prendre date. Le leader de la Katucha se place comme un vainqueur potentiel dans les années à venir.
Paris-Roubaix a donc tenu ses promesses. Comme l’épreuve juniors remportée par le Néerlandais Hidde Van Veenendaal, devant Hugo Toumire (Van Rysel – AG2R La Mondiale) et son compatriote Lars Boven. L’Américain Michael Garrison (4e) remporte, quant à lui, le trophée des pavés, le Roubaisien Bastien Lechantre (Sélection Hauts-de-France) prenant la dix-neuvième place, à dix-sept secondes du vainqueur.
Paris-Roubaix, c’est aussi des images d’émotion et de l’inédit, entre la joie et les larmes de la compagne du nouveau roi roubaisien et les douches à l’atmosphère toujours aussi particulière. Une page a de nouveau été tournée dimanche. On attend impatiemment la prochaine !
Didier PARSY