Ouverte au public depuis le jeudi 18 avril, la piscine Danielle-Lesaffre a dévoilé ses charmes à quelques centaines d’adepte du bain, en petit ou grand bassin. Après trois années de complète fermeture, et consacrée à une totale rénovation, à un « désossage » en règle, c’est aussi un nouvel outil d’envergure dont est doté l’emblématique club présidé par Anne-Charlotte Leclerc. C’est, en fait, un véritable « plus » pour Bruno Lesaffre, le directeur technique d’un club qui sourit enfin à l’apparition d’une ère nouvelle.
A 57 ans (il les a fêtés le 11 mars), l’un des fils (avec Alain, Jean-Luc et Patrice) de la regrettée Danielle pose un œil de spécialiste sur ces nouvelles installations que beaucoup envient déjà à Roubaix. Jadis membre de l’équipe de France de natation, sélectionné aux Jeux olympiques de Los Angeles (Etats-Unis, 1984) et titulaire du relais 4×100 m nage libre – aux côtés de Stéphan Caron, Laurent Neuville et Dominique Bataille, qui termina sixième de la finale olympique, triple champion de France du 200 m quatre nages (hiver 1983, hiver 1984 et hiver 1985) et du 400 m quatre nages (été 1980, été 1982 et hiver 1983), Bruno Lesaffre sait l’importance que peut avoir une piscine flambant neuf, sur la vie de son club de toujours.
L’entraînement roubaisien a ainsi repris le chemin de la rue Dupuy de Lôme le 16 avril, dans une eau des plus marines. Et si RN (Roubaix Natation) ne fait pas encore le plein, en termes de licenciés, la future graine de champion s’y sent déjà heureuse comme… un poisson dans l’eau !
« C’est un complexe remarquable, commente Lesaffre qui ne boude surtout pas son plaisir. Nous avons attendu trois ans, mais ça valait vraiment le coup d’attendre ! » Et de décliner son propos en rapportant les commentaires de certains parents venus en curieux, pas vraiment mécontents d’y amener de nouveau leur progéniture. Il est vrai que de subir la vie forcée d’un SDF n’a pas toujours été très agréable…
Avec six couloirs, pas de grands championnats
« Quand on voit le jouet dont nous avons été dotés, par rapport à la vie que nous avons eue depuis trois ans, on peut assurément savourer. Nous avons couru à gauche et à droite, rien n’a été facile parce que nous n’étions jamais chez nous, mais nous sommes parvenus à surmonter les difficultés. » On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, mais Bruno Lesaffre et ses amis veulent oublier cet intermède nécessaire à un salvateur retour en ordre. Et quel retour !
« Nous avons été mis dans de bonnes conditions, reconnaît encore ce Roubaisien pur jus qui ausculte avec minutie le nouveau matériel mis à la disposition de ses ouailles. Regardez : ça va même jusqu’aux ‘’startings’’ placés sur chaque plot ! Nous aurons prochainement un affichage électronique dernier cri. Par contre, il y a un petit inconvénient, mais nous le savions avant : nous ne pourrons pas organiser de grands championnats, régionaux ou nationaux, parce qu’il manque deux couloirs à notre bassin de 25 mètres. Règlementairement, il en faut huit : nous n’en avons que six. » Alors qu’un bassin de 50 m doit maintenant obligatoirement compter dix couloirs pour être homologué.
Qu’à cela ne tienne ! Le directeur technique du club et ses entraîneurs vont maintenant pouvoir prêter une attention toute particulière à l’éclosion des Elise Martinache (2007), Sioban Decraene (2007) ou Charline Chevalier (2006), les meilleurs espoirs roubaisiens du moment. Par expérience, Bruno Lesaffre sait aussi qu’il faut un certain temps pour voir émerger le vrai talent du champion de demain.
Le blé roubaisien lève donc peu à peu. En attendant, la piscine sera officiellement inaugurée le samedi 27 avril en début d’après-midi. Une festivité qui touchera non seulement les nageurs, mais aussi les judokas, les « futsaleurs » et les lutteurs, autant de sportifs du cru maintenant dotés de superbes outils qui leur permettront de progresser dans un environnement éclatant !
Didier PARSY